Je pense « équitable » donc je suis « accessible »

Site accessible

En France, en 2021, 12 millions de personnes sont en situation de handicap. Ce chiffre vertigineux cache de multiples réalités : par exemple, 6,8 millions de personnes déclarent avoir au moins une limitation sévère dans une fonction physique, sensorielle ou cognitive et 3,4 millions disent être fortement restreintes dans leurs activités quotidiennes.

Or, il faut bien l’admettre, le handicap reste encore un important motif de discrimination. Ainsi, 67 % des personnes en situation de handicap déplorent, par exemple, un manque d’accessibilité des lieux publics. Le web n’échappe pas à ce triste constat. Pour répondre aux besoins du plus grand nombre d’internautes qui souhaitent s’informer ou acheter des produits et services en ligne, il est impératif de proposer des sites ou applications mobiles accessibles à tous.

Qu’est-ce que l’accessibilité web ?

L’accessibilité web consiste donc à penser le design et l’ergonomie d’un site de façon qu’il soit adapté au plus grand nombre d’internautes y compris aux personnes souffrant d’un handicap, même léger, ou aux personnes âgées quand elles sont affectées par les effets de l’âge.
L’enjeu est considérable car l’accessibilité donne aux organisations présentes sur le web l’opportunité de s’inscrire dans une démarche équitable, c’est-à-dire non discriminante et inclusive. Nous sommes ici au cœur des problématiques comprises dans la RSE.

Pour quels handicaps ?

Bien entendu, il est difficile de dresser une liste exhaustive des fonctions ou des handicaps concernés. Toutefois, étant donnée leur quasi-invisibilité dans notre société qui ignore bien trop souvent cette problématique, il n’est pas inutile de s’intéresser aux principaux.

Ainsi, sur un plan fonctionnel, peuvent être impactées :

  • La vue ;
  • L’ouïe ;
  • Les capacités motrices ;
  • Les capacités cognitives ;
  • La lecture et la compréhension des textes ;
  • L’utilisation de la souris ;
  • L’utilisation du clavier, etc.

En termes de handicap, seront concernées :

  • Les personnes malvoyantes (daltoniens, hypermétropes, astigmates…). Ces utilisateurs vont rencontrer des difficultés avec les informations données uniquement par la couleur, l’insuffisance de contrastes, l’utilisation de couleurs ou de combinaisons de couleurs imperceptibles (par exemple, le vert et le rouge pour les daltoniens deutéranopes), la taille des caractères…
  • Les personnes aveugles. Ces personnes vont rencontrer des difficultés avec tous les types de contenus textuels et non textuels (images, pictos, vidéo…), la perception de la structure de l’information (tableaux, zones de page…), l’utilisation des éléments interactifs (éléments de formulaire, onglets en JavaScript, contenus en mouvement…).
  • Les personnes sourdes et malentendantes. Ces utilisateurs vont en général savoir naviguer et lire vos contenus mais vont être bloqués dès que votre site utilisera des sons : vidéos et podcasts par exemple.
  • Les personnes présentant un handicap moteur. Ces personnes vont rencontrer des difficultés à utiliser une souris pour certains et un clavier pour d’autres ce qui peut rendre difficile voire impossible le remplissage d’un formulaire.
  • Les personnes présentant une déficience cognitive. Ces personnes vont, par exemple, rencontrer des difficultés à comprendre un texte ou une consigne. Pour répondre à cette problématique, le site doit s’appuyer sur un langage simple respectant les règles du FALC (Facile À Lire et à Comprendre, une méthode qui a pour but de traduire un langage classique en langage compréhensible par tous).
  • Les personnes âgées. Elles peuvent combiner certains de ces handicaps ou tout simplement être bloquées par des pratiques propres au web, complexes ou inintelligibles.

Accessibilité d’un site web : normes et législation

Pour mettre de l’ordre dans l’univers web alors émergent et guider ses différents acteurs, la volonté d’établir des recommandations à propos de l’accessibilité s’est bien vite manifestée. Elles perdurent encore aujourd’hui, parfois renforcées par le législateur.

WCAG 2.1

Dès le début des années 1990, le World Wide Web Consortium (W3C) a établi une liste de recommandations regroupées sous l’intitulé WCAG et organisées autour de quatre principes fondamentaux. Son objectif, rendre chaque site :

  • Perceptible : Les informations et les composants de l’interface utilisateur doivent être présentés aux utilisateurs de manière qu’ils puissent les percevoir.
  • Utilisable : Les composants de l’interface utilisateur et la navigation doivent être utilisables.
  • Compréhensible : Les informations et l’opération de l’interface utilisateur doivent être compréhensibles.
  • Robuste : Le contenu doit être suffisamment robuste pour être interprété de manière fiable par une large variété d’agents utilisateurs, y compris les technologies d’assistance.

La version actuelle, nommée WCAG 2.1, continue de s’appuyer sur ces 4 grands principes d’accessibilité pour un site web.
3 notes de conformité ont également été formalisées de la plus faible à la plus forte : A, AA et AAA.

Le RGAA

En matière d’accessibilité numérique en France, le référentiel général d’amélioration de l’accessibilité (RGAA) a été défini à partir des WCAG. Il permet de se conformer aux obligations fixées par le décret de juillet 2019 relatives à l’accessibilité aux personnes handicapées des services de communication au public en ligne, et à la directive européenne de 2016, sur l’accessibilité des sites internet et des applications mobiles du secteur public.
Les différentes mesures de conformité sont définies par les 4 notes suivantes : C (conforme), NC (non-conforme), NA (non-applicable) ou NT (non-testé).

Comment améliorer
ou rendre son site accessible ?

Rendre son site conforme aux normes d’accessibilité web passe par un ensemble de bonnes pratiques à mettre en place dès les premiers instants. Elles doivent permettre d’éviter un certain nombre d’écueils que l’on retrouve pourtant fréquemment.

Les difficultés les plus fréquemment rencontrées :

  • Les vidéos sans sous-titres ;
  • Les contenus audios sans retranscription ;
  • Les boutons trop petits ou trop proches les uns des autres ;
  • Les textes trop petits
  • Les textes sur un fond peu contrasté ;
  • Les textes en couleur sur un fond faisant vibrer le texte ;
  • Un menu de navigation trop long et peu intuitif ;
  • Une mauvaise hiérarchisation de l’information ;
  • Des informations importantes intégrées dans une image ;
  • Des consignes basées sur les couleurs ;
  • Des textes trop touffus, jargonnant ou truffés d’acronymes
  • Etc.

Des solutions et du bon sens

Structurer le Contenu de Manière Logique

  • Textes : Utiliser les balises HTML sémantiques telles que <header>, <nav>, <main>, <section>, <article> et <footer>.
  • Titres et sous-titres : Utilisez les balises <h1> à <h6> pour structurer le contenu.

Texte Alternatif pour les Images

  • Alt Text : Ajoutez des descriptions aux images avec l’attribut alt pour les rendre compréhensibles par les technologies d’assistance.
  • Et pour des images complexes, effectuez des descriptions plus détaillées, soit directement dans le texte de la page, soit en utilisant des balises <figure> et <figcaption>.

Couleurs et Contraste

  • Contraste suffisant : Assurez-vous que le contraste entre le texte et l’arrière-plan est suffisamment élevé. Utilisez d’autres moyens (comme des icônes ou des textes) que la couleur seule : pour transmettre des informations importantes.
  • Évitez les consignes portant sur la couleur.

Navigation

  • Assurez-vous que tous les éléments interactifs puissent être atteints et utilisés avec un clavier. Veillez à rendre le focus visible pour les éléments interactifs (liens et boutons) pour les utilisateurs navigants au clavier.
  • Utilisez des textes de liens clairs et descriptifs pour que les usagers comprennent leur destination immédiatement.

Formulaires Accessibles

  • Chaque champ de formulaire doit avoir un label associé pour le rendre compréhensible par les technologies d’assistance.
  • Proposez des instructions claires en vérifiant que la navigation au clavier soit possible.

Multimédia

  • Ajoutez des sous-titres au contenu vidéo. Proposez une alternative écrite au Podcast
  • Pour les vidéos, mettez à disposition des internautes des descriptions audios des informations visuelles importantes.

FALC

  • Rédigez simplement de façon à vous rendre compréhensible par tous : phrases courtes, structure grammaticale simple, vocabulaire accessible…

Tests et Validation

  • Utilisez des outils dédiés et les extensions des navigateurs pour tester l’accessibilité de votre site.
  • Si possible, faites tester votre site par des personnes concernées et tenez compte de leurs retours.

Newzealand vous donne accès à l’accessible

En suivant ces étapes, vous pouvez créer un site web qui est non seulement conforme aux normes d’accessibilité, mais aussi inclusif et utilisable par tous. Newzealand a adopté une méthodologie respectueuse de ces différentes étapes qui lui permet de créer des sites répondant à une exigence minimale d’accessibilité. Qu’il s’agisse de la structuration du site et de ses pages, de la rédaction des textes, du titrage des balises, du nommage des photos… un certain nombre de principes sont appliqués pour que les services ou l’information mis à disposition des internautes le soient de façon équitable.

Et si vous souhaitez aller plus loin, répondre plus précisément aux normes de l’accessibilité, Newzealand peut vous accompagner dans votre démarche.

2 exemples de réalisation de site web accessibles :

Association Chiens Guides d'aveugles
Association UNAKAM France